GR10 – J4 : kayolar igueloua – refuge Jeandel [28,2km / 1551m D+ / 1239m D-]
Jour 4, levée de soleil, les brebis ne nous ont pas roulé dessus, les vaches non plus, même si certaines se sont pas mal rapprochées de la tente la veille au soir (par curiosité ?). Une fois la bergère remerciée de son accueil, nous entamons l’ascension des premiers mètres de dénivelé positif de la journée, en s’arrêtant le long d’un ruisseau pour se laver les dents. L’ascension se fait plutôt bien, nous sommes récompensés par une jolie vue sur l’autre vallée que nous descendrons jusqu’à saint engrace – que nous rebaptiserons par la suite par sainte bouillasse.
Le brouillard nous rattrape sur le chemin, bientôt rejoint par des taons, pour notre plus grand désespoir. Nous nous arrêtons déjeuner au bar des cascades, surplombant le lac de Kakoueta, un cadre paisible devant un lac turquoise. Après avoir mangé une salade et commandé des sandwichs à emporter nous nous élançons a l’assaut des 1200m de dénivelé positif pour rejoindre la pierre saint Martin. Je compte sur ma bière basque à 7 degré pour m’aider dans la tache. Sous le couvert forestier la montée se fait plutôt bien, quoique raide sur les derniers passages avant les pâturages. La proximité des vaches ne nous fait plus peur après cette étape, à chaque abreuvoir le long du GR celles-ci forment un bloc compact. 400kg de protéines, 200kg de matière grasse, 600kg d’amour (bœuf charolaise label rouge). Le chevaux et les brebis cohabitent avec les vaches en toute harmonie semble-t-il. Les lacets s’éternisent, jusqu’au choc du panorama des parois verticales rocheuses dans un monde minéral. Nous quittons là le pays basque et entrons dans le Béarn.
Second contact avec le Béarn, une fromagerie familiale située le long du chemin après le col de la pierre saint Martin. Nous achetons du fromage de brebis et du mixte brebis / chèvre avant de repartir pour finir cette longue étape. J’ai eu envie de poser la tente aux premières remontées mécaniques, mais Baptiste m’en a dissuadé en me faisant miroiter la perspective d’une douche chaude et d’un Perrier au refuge Jeandel. Plus que dubitative, voire réfractaire, je le suivis en trainant les pieds. La brume commençait à nous envelopper quand nous sommes finalement parvenus au refuge, qui s’avéra avoir de la place pour la nuit. Quelle joie ! Quel Perrier !